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| L'histoire: Après avoir croupi quinze ans en prison, Benjamin Barker s'évade et regagne Londres avec une seule idée en tête: se venger de l'infâme Juge Turpin qui le condamna pour lui ravir sa femme et son bébé, Johanna. Adoptant le nom de Sweeney Todd, il reprend possession de son échoppe de barbier, située au-dessus de la boulangerie de Mme Lovett. Lorsque son flamboyant rival Pirelli menace de le démasquer, Sweeney est contraint de l'égorger. L'astucieuse Mme Lovett vole alors à son secours: pour le débarrasser de l'encombrant cadavre, elle lui propose d'en faire de la chair à pâté, ce qui relancera du même coup ses propres affaires. Sweeney découvre que Turpin a des visées sur Johanna, qu'il séquestre avec la complicité du Bailli Bamford. L'adolescente a attiré les regards d'un jeune marin, Anthony, qui se promet de l'épouser après l'avoir arrachée à Turpin. Pendant ce temps, le quartier de Fleet Street s'est entiché des tartes très spéciales de Mme Lovett, et celle-ci se prend à rêver d'une nouvelle vie. Mais Sweeney est bien décidé à mener à terme sa vengeance, quel qu'en soit le coût... |
Ma note pour ce film: 3 /4. Sweeney Todd cumule des scènes exceptionnelles (le meurtre de Pirelli, Toby et Mme Lovett, la scène finale, la séquence "beyond the sea", pour ne citer qu'eux) et d'autres plus lisses. On a d'incroyables moments de tension et d'autres plus plats. Peut-être pas le chef-d'oeuvre attendu... Tim Burton, cest le réalisateur capable de passer de Charlie et la chocolaterie à Sweeney Todd sans être ridicule ! Dun côté on a un film qui met en scène avec des couleurs en veux-tu en voilà une histoire très moralisatrice. De lautre, on a presque un film en noir et blanc (et rouge), avec une histoire de vengeance totalement immorale. Le duo Burton-Depp est donc de retour dans un registre diamétralement opposé puisque Tim Burton revient à ses premiers amours. En fait cette sanguinaire histoire de vengeance me fait penser à Kill Bill. D'abord parce que c'est une sanguinaire histoire de vengeance et aussi parce que l'histoire est à la fois violente et délirante. Il est dailleurs bien impossible de savoir qui de Tim Burton ou de Quentin Tarantino est le plus dingue des deux, tellement leurs univers sont spéciaux. Oui, Mr Burton vous êtes un grand malade, surtout ne changez rien ! En fait, Tim Burton me fait penser à un créateur fou, un peu à la Frankenstein. Ses créatures sont à la fois belles et laides, elles font peur et pourtant quelque chose en elles nous attire. 
« Enfin... mon bras m'est rendu en entier ! » Par les temps qui courent, écrire un article sur Sweeney Todd nest pas vraiment dune époustouflante originalité pour un Allocinéblog. Si on ajoute à ça ma vitesse de réaction, jai la très légère impression darriver après la bataille. Alors, jaurais bien voulu dire que jai détesté ce film acclamé de toute part pour me démarquer mais ce serait un gros mensonge même si plusieurs petites choses mont déçu. Si le film est visuellement renversant, cest le fond qui aurait pu être davantage soigné. On a la forme sans le fond en quelque sorte. Finalement, le film se résume presque (notez le presque) à une banale histoire de vengeance. Et jai définitivement beaucoup de mal à associer le mot « banal » à Mr Burton. En gros, jaurais aimé une histoire plus travaillée, plus surprenante (même si des surprises on en a, ça oui), des intrigues secondaires auraient été les bienvenues. Mais surtout, je naurais pas dit non à quelques émotions. Que diable se passe-t-il dans la tête de Sweeney Tod ? Finalement, ça fait peut-être partie du jeu: peut-être que le risque lorsquon a un style aussi soigné que lest celui de Burton, c'est que la forme étouffe les émotions. 
Ce film fonctionne un peu comme une pièce de théâtre, autant dans sa dynamique que dans la façon qu'il a de nous présenter les choses. J'ai surtout eu cette impression avec la gestuelle des personnages et la façon quils ont de se déplacer. Cette sensation est également renforcée par le monologue (chanté) de Sweeney ou encore le nombre limité des décors et des personnages. C'est d'ailleurs sans doute ce qui m'a gêné aussi. J'aime avoir l'impression lorsque je regarde un film que tout peut arriver, que les combinaisons sont infinies. Comme dans la vraie vie en fait. J'aime avoir cette impression que lhistoire quon me raconte simbrique dans un ensemble beaucoup vaste, nest quune histoire parmi des histoires. Ici, jai eu limpression dêtre devant une toile magnifique mais quon mobligeait à rester beaucoup trop prêt pour pouvoir lobserver dans son ensemble. Alors, certes s'approcher permet de saisir les détails. Mais là encore, cest comme si Tim Burton navait créé que ce qui lui était nécessaire, il se contente de tracer les grandes lignes dun tableau et en oublie les détails. 
Dernière petite chose qui m'a déçu: les chansons, je n'ai pas trouvé les paroles extrêmement appropriée à une histoire de vengeance. Ceci dit, j'ai été très agréablement surpris par Johnny Depp et son incroyable timbre de voie. Finalement, à ce stade de l'article, je me rends compte que j'ai beaucoup critiqué mais c'est sans doute que les qualités sont évidentes, elles tiennent en deux mots: Burton et Depp. Les interprétations sont absolument magistrales. L'ensemble du casting est exceptionnel: Johnny Depp et Helena Bonham Carter en tête bien sûr mais aussi Ed Sanders (Toby) ou encore Alan Rickman. Donc, au final, cest quand même un sacré bon film, enfin je crois... |