Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 20:03

L'histoire:

 

L'histoire des Hoover. Le père, Richard, tente désespérément de vendre son "Parcours vers le succès en 9 étapes". La mère, Sheryl, tente de dissimuler les travers de son frère, spécialiste suicidaire de Proust fraîchement sorti de l'hôpital après avoir été congédié par son amant.
Les enfants Hoover ne sont pas non plus dépourvus de rêves improbables : la fille de 7 ans, Olive, se rêve en reine de beauté, tandis que son frère Dwayne a fait voeu de silence jusqu'à son entrée à l'Air Force Academy.
Quand Olive décroche une invitation à concourir pour le titre très sélectif de Little Miss Sunshine en Californie, toute la famille décide de faire corps derrière elle. Les voilà donc entassés dans leur break Volkswagen rouillé : ils mettent le cap vers l'Ouest et entament un voyage tragi-comique de trois jours qui les mettra aux prises avec des événements inattendus...

 Ma note pour ce film: 3 /4.

S’agissant d’un « feel-good movie », il est difficile de résister à l’appel de ce film, tout comme il est difficile de ne pas en apprécier la petite héroïne. Pour autant, l’histoire n’est pas des plus originales, elle sent même terriblement le réchauffé : Olive, une petite fille à lunettes, s’en va participer à un concours de beauté pour lequel elle n’a a priori aucune chance de gagner, ce que bien sûr, elle ignore. Ainsi rapportée, mon esprit maléfique a tôt fait d’associer le film à une sorte de morale vantant les vertus de la beauté intérieure dont la niaiserie n’a d’égal que la naïveté et dont Disney a le secret (qu’il le garde surtout). Mais il n’en est rien et c’est sans doute en cela que Little Miss Sunshine est d’autant plus surprenant. Il est même intéressant de voir comment Jonathan Dayton et Valérie Faris ont réussi à transformer une idée de départ sur laquelle ils auraient facilement pu se casser les dents et surtout une idée usée jusqu’à l’os en quelque chose de plutôt remarquable.

En réalité, ils semblent avoir été parfaitement conscients de la difficulté, de la nécessité de dépasser le discours traditionnel, d’y apporter quelque chose en plus, si bien que l’on sent la volonté de surprendre tout au long du film, à commencer par la scène d’ouverture qui plante admirablement le décor en nous présentant des personnages plus différents les uns que les autres et dont on ne soupçonne pas qu’ils puissent faire partie de la même famille. Et pourtant, ils font bel et bien partie de la même famille! Du père au grand-père en passant par l’oncle, tous ont leur mot à dire et tous sont nécessaires à l’équilibre de cette famille. Alors, lorsque tout ce petit monde se retrouve sur la route, le voyage promet de ne pas être triste! L’originalité du film réside d’abord dans les personnages qu’il met en scène. Et il peut par ailleurs compter sur des acteurs plus vrais que nature pour leur donner vie. Tout contribue à mettre l’histoire en valeur, la musique transcende le tout.

Si bien que lorsqu’on en arrive, déjà conquis, au clou du spectacle, on éprouve une certaine appréhension à l'idée que le public puisse se moquer de la petite Olive, belle parmi les bêtes, qui dénote de beaucoup face à des filles-poupées qui semblent avoir perdues leur innocence à grand renfort de maquillage, comme si elles n’étaient plus tout à fait humaines. Quel plaisir alors de découvrir l'incroyable pied de nez qu'elle leur fait au travers de sa surprenante chorégraphie! Au final, c’est elle qui se moque des spectateurs totalement de marbre face à autant de plaisir. Si la danse en elle-même est très drôle, les réactions du public et en particulier des membres de la famille le sont encore plus.

 « You know what? Fuck beauty contests. Life is one fucking beauty contest after an other, in your school, college, work? Fuck that!  »

Finalement, le seul reproche que l'on pourrait faire concerne la réalisation un peu trop fade. Même si elle recèle de bonnes idées de mise en scène, elle prive le film de l'énergie qu'il lui aurait fallu pour coller à une histoire aussi délurée. Mais le film parvient à éclipser ses défauts derrière le plaisir qu'il procure. Sous ses airs de comédie innocente, le film qui aurait tout aussi bien pu s’appeler American Beauty est une vraie critique de la société américaine, parfois féroce, peut-être même un brin irrévérencieuse.

Voilà comment Jonathan Dayton et Valérie Faris et l’ensemble du casting ont réussi à transformer une idée banale en un film réussi, toujours original et qui refuse la facilité. Ne serait-ce tout simplement pas... le talent ?



Partager cet article
Repost0

commentaires

J
Si c'est du talent je confirme ! 'Little Miss Siunshine' est tout simplement un délice, tu l'as très bien expliqué. :)
Répondre

Présentation

  • : Ciné Story
  • : Un regard sur les films et séries
  • Contact