Ma note pour ce film: 3 /4. Sagissant dun « feel-good movie », il est difficile de résister à lappel de ce film, tout comme il est difficile de ne pas en apprécier la petite héroïne. Pour autant, lhistoire nest pas des plus originales, elle sent même terriblement le réchauffé : Olive, une petite fille à lunettes, sen va participer à un concours de beauté pour lequel elle na a priori aucune chance de gagner, ce que bien sûr, elle ignore. Ainsi rapportée, mon esprit maléfique a tôt fait dassocier le film à une sorte de morale vantant les vertus de la beauté intérieure dont la niaiserie na dégal que la naïveté et dont Disney a le secret (quil le garde surtout). Mais il nen est rien et cest sans doute en cela que Little Miss Sunshine est dautant plus surprenant. Il est même intéressant de voir comment Jonathan Dayton et Valérie Faris ont réussi à transformer une idée de départ sur laquelle ils auraient facilement pu se casser les dents et surtout une idée usée jusquà los en quelque chose de plutôt remarquable. En réalité, ils semblent avoir été parfaitement conscients de la difficulté, de la nécessité de dépasser le discours traditionnel, dy apporter quelque chose en plus, si bien que lon sent la volonté de surprendre tout au long du film, à commencer par la scène douverture qui plante admirablement le décor en nous présentant des personnages plus différents les uns que les autres et dont on ne soupçonne pas quils puissent faire partie de la même famille. Et pourtant, ils font bel et bien partie de la même famille! Du père au grand-père en passant par loncle, tous ont leur mot à dire et tous sont nécessaires à léquilibre de cette famille. Alors, lorsque tout ce petit monde se retrouve sur la route, le voyage promet de ne pas être triste! Loriginalité du film réside dabord dans les personnages quil met en scène. Et il peut par ailleurs compter sur des acteurs plus vrais que nature pour leur donner vie. Tout contribue à mettre lhistoire en valeur, la musique transcende le tout. Si bien que lorsquon en arrive, déjà conquis, au clou du spectacle, on éprouve une certaine appréhension à l'idée que le public puisse se moquer de la petite Olive, belle parmi les bêtes, qui dénote de beaucoup face à des filles-poupées qui semblent avoir perdues leur innocence à grand renfort de maquillage, comme si elles nétaient plus tout à fait humaines. Quel plaisir alors de découvrir l'incroyable pied de nez qu'elle leur fait au travers de sa surprenante chorégraphie! Au final, cest elle qui se moque des spectateurs totalement de marbre face à autant de plaisir. Si la danse en elle-même est très drôle, les réactions du public et en particulier des membres de la famille le sont encore plus. « You know what? Fuck beauty contests. Life is one fucking beauty contest after an other, in your school, college, work? Fuck that! » Finalement, le seul reproche que l'on pourrait faire concerne la réalisation un peu trop fade. Même si elle recèle de bonnes idées de mise en scène, elle prive le film de l'énergie qu'il lui aurait fallu pour coller à une histoire aussi délurée. Mais le film parvient à éclipser ses défauts derrière le plaisir qu'il procure. Sous ses airs de comédie innocente, le film qui aurait tout aussi bien pu sappeler American Beauty est une vraie critique de la société américaine, parfois féroce, peut-être même un brin irrévérencieuse. Voilà comment Jonathan Dayton et Valérie Faris et lensemble du casting ont réussi à transformer une idée banale en un film réussi, toujours original et qui refuse la facilité. Ne serait-ce tout simplement pas... le talent ? |