Ma note pour ce film: 3,5 /4. Michael Moore refait lHistoire dans ce documentaire indispensable qui nous livre une version inédite des événements qui ont récemment secoués les Etats-Unis. Si Fahrenheit 9/11 est un bon exemple du rôle politique que peut jouer le cinéma en constituant un contre-poids efficace au pouvoir, il faut néanmoins laborder avec précaution dans la mesure où les éclairages qui y sont produits sont rarement objectifs, peut-être même de mauvaise foi par certains aspects. Dune manière plus générale, on a toujours un peu limpression de se faire manipuler avec ce genre de documentaire. Ici, lobjectif de Michael Moore nest clairement pas de dresser un portrait rigoureux de George W Bush. Il sagit dun point de vue très tranché plutôt que d'une analyse rigoureuse qui aurait d'abord nécessité doffrir un droit de réponse au principal mis en cause et ensuite de dresser un véritable bilan en contre-balançant les éléments à charge par les éléments à décharge. Ce parti pris de l'auteur limite peut-être la portée de son discours, dautant plus quil manque peut-être par moment de retenu. Le film est donc à prendre comme une démonstration destinée à mettre Bush face à ses contradictions. Et de ce point de vue, Michael Moore mène avec brio et preuves à l'appui, une démonstration qui fait leffet dune véritable bombe. Dentrée de jeu, Bush est présenté comme un imposteur puisque le film revient en premier lieu sur les circonstances de son élection qui repose sur un mensonge. Moore ne sattarde pas sur cette question qui prête finalement assez peu à contestation et passe très vite aux relations entretenues entre les familles Bush et Ben Laden. Il sagit sans nul doute de la partie la plus houleuse dans laquelle il sembourbe dans des explications parfois dfficiles à suivre. Mais son sujet favori, celui sur lequel il sarrête le plus longuement - sans doute parce que cest celui qui a rendu Bush si impopulaire - reste la guerre en Irak et ses dégâts collatéraux. Ici, il dresse un état des lieux plus qu'alarmant de la situation des deux pays en guerre.
Fahrenheit 9/11 pourrait faire office de film dhorreur tellement il est éprouvant et nous fait subitement prendre conscience que nous vivons dans un monde de fous. On ne peut pas vraiment sortir indemne dun film comme celui-là qui ne se contente pas de remettre en cause la politique de Bush mais bien plus que ça: une idéologie, presque une façon de voir le monde en nous faisant comprendre que ce sont les valeurs les plus importantes, celles qui sont le plus solennellement proclamées qui sont mises à mal. On en arrive à se demander, si finalement, la démocratie et la liberté nexisteraient pas que dans les livres dhistoire. En prenant pour point de départ les attentats du 11 septembre et la guerre en Irak, la démonstration de Michael Moore tend à démontrer que, tout compte fait, une poignée dhommes décide pour tous les autres. Et le moins que lon puisse dire cest quil sait captiver son auditoire... et le séduire aussi, avec tous les dangers que le procédé peut comporter. |